L'acrobate – Athlétique, agile et talentueux au plus au point, il a dominé l'opposition avec ses envolées au panier et ses tirs en pleine détente.
Incroyable repêchage
Le repêchage de 1984 fut une véritable manne pour la NBA. Les joueurs sélectionnés ont vraiment apporté beaucoup au jeu. On pense au premier choix originaire du Nigeria le puissant centre Hakeem Olajuwon, au bulldozer Charles Barkley et au créatif John Stockton. Toutefois, le nec plus ultra de ce repêchage a été le troisième choix, celui des Bulls de Chicago. Les dépisteurs jetèrent leur dévolu sur un athlète de la Caroline du Nord, Michael Jordan.
Dans les rangs amateurs, il démontrait déjà les signes précurseurs d'une grande carrière, mais bien peu de gens pensèrent qu'il rayonnerait chez les professionnels d'une telle aura. Pourtant, avec l'Université de la Caroline du Nord, Jordan s'illustre. En 1982, il réussit le tir victorieux permettant à son équipe de remporter les grands honneurs du « Final Four ». Puis, en 1984, en compagnie de jeunes joueurs talentueux comme Clyde Drexler, Patrick Ewing, Chris Mullin et Scottie Pippen, Jordan va aux Jeux olympiques d'été pour remporter la médaille d'or (les professionnels du basket-ball n'étaient pas éligibles à l'époque). Il inscrivit une moyenne de 17,1 points par match et les États-Unis gagnèrent leurs huit parties. Michael Jordan accède à la NBA médaille d'or au cou et trophée du « Final Four » en mains!
Athlète
Dès son entrée dans la NBA, Jordan était découpé au couteau. Mesurant 6 pieds et 6 pouces et pesant 190 livres, il était à la fois puissant et léger.
Michael Jordan a donc pu se distinguer des autres joueurs par ses attributs athlétiques. La musculature de ses jambes lui permettait d'accélérer de façon surprenante et d'accomplir des courses folles. Ballon en main, il dribblait à vive allure. Lorsqu'il arrivait devant l'adversaire, il changeait subitement de direction et enclenchait en troisième vitesse, laissant son rival ahuri derrière lui. Il complétait plus souvent qu'autrement ses courses à haute vitesse d'un retentissant « dunk ». Après ces « dunks », il était possible de voir sur le visage des joueurs adverses un air dépité. Que pouvaient-ils faire pour l'arrêter? Jordan avait une détente exceptionnelle. L'amplitude de ses sauts conduisait à des jeux spectaculaires qui démoralisaient l'opposition.
N'oublions pas qu'il a remporté à deux reprises le concours de « dunk » de la NBA en 1987 et en 1988. Lors de ces deux compétitions, il s'est élancé d'aussi loin que la ligne des lancers francs pour accomplir ses prouesses aériennes. Il semblait planer.
Certes, Air Jordan pouvait battre la plupart des joueurs en utilisant ses envolées en puissance. Cependant, au désarroi de ses opposants, il avait plus d'un truc dans son sac. Jordan était aussi un joueur fin et rusé. Il avait le tour de dérouter l'adversaire avec ses zigzags fatigants. Débutant sa course à l'extérieur de la ligne des trois points, il se dirigeait vers le centre du jeu, puis brusquement changer de direction pour prendre le chemin du panier. Tout au long de sa carrière, il a brûlé pas mal de défenseurs, même parmi les meilleurs de la NBA. Pensons à deux joueurs des Knicks, John Starks et Derek Harper, qui ont passé sous le rouleau compresseur jordanien. Le garde Joe Dumars des Pistons de Détroit et l'as joueur des Trail Blazers de Portland, Clyde Drexel, ont aussi flanché à un certain moment contre lui.
S'il ne pouvait pas enfoncer le ballon dans le panier ou contourner son opposant, il se fiait sur son lancer précis. Avec ses va-et-vient dans tous les sens, il créait suffisant d'espace pour effectuer des tirs de qualité. Au bout du compte, Jordan accumulait les points au grand plaisir de ses fans.
Pour atteindre son plein potentiel, il s’est entraîné des heures et des heures. Il a répété des milliers de fois les différents gestes nécessaires au basketteur. Avec toutes ses habilités et ses qualités physiques, Jordan a enfilé une profusion de paniers. Il a remporté le championnat des marqueurs à dix reprises (un record) dont sept fois d’affilés (de 1986 à 1992 et de 1995 à 1997). Il a marqué plus de 50 points dans un match à 37 reprises. De plus, son record individuel a de quoi couper le souffle : 69 points contre Cleveland en 1990. Par ailleurs, il est le quatrième meilleur marqueur en carrière avec 32 292 points. Kareem Abdul-Jabbar, Karl Malone et Wilt Chamberlain sont les seuls à le dépasser. Toutefois, Jordan se retrouve au premier rang pour la moyenne de point par match en carrière avec 30,1. Sa meilleure saison au pointage est sa troisième année (1986-87) où il a maintenu une moyenne de 37,1 points par match. Il a cumulé cette année-là 3 041 points. La troisième meilleure performance de l’histoire de la NBA.
En plus d’être une force de frappe à l’attaque, il contribuait aussi largement à la défensive. Il a été proclamé joueur défensif de l’année en 1988. Joueur infatigable, il excellait dans les différentes facettes du jeu défensif. Il combattait sans relâche pour les rebonds même contre les colosses de sept pieds. Toujours à l’affût d’une faiblesse du joueur adverse, Jordan effectuait aussi beaucoup de vols de ballon. Sa technique? Il arrivait à toute vitesse derrière l’adversaire pour s’emparer du ballon et il relançait habilement la contre-attaque. Le joueur des Pacers, Reggie Miller, l’a appris à ses dépens. Au chapitre des vols, Jordan se retrouve au quatrième rang en carrière avec 2 514.
Parcours de Jordan
Malgré le fait qu'il ait été nommé la recrue de l'année en 1984, Jordan n'a pas pu amener son équipe aux séries éliminatoires. En effet, les Bulls de Chicago étaient faibles. L'équipe ne possédait tout simplement pas l'artillerie nécessaire pour s'illustrer parmi les puissantes équipes de l'époque : les Celtics de Boston avec le placide Larry Bird, les Pistons de Détroit avec Isiah Thomas et les « Bad Boys » et les Lakers de Los Angeles sous la tutelle du joueur vedette Magic Johnson.
De 1984 à 1990, les Bulls de Chicago se métamorphosent peu à peu en équipe championne. La direction posa les gestes nécessaires pour arriver aux grands honneurs. En 1987, Scottie Pippen, qui deviendra le grand complice de Michael, et le spécialiste du rebond, Horace Grant, sont engagés. Puis, avec l'entraîneur Phil Jackson arrivé en 1988, une nouvelle ère débute. Le nouveau système offensif, l'attaque en triangle, qui est basé sur les passes et les déplacements, produit des tirs aux différentes positions. Cette renaissance de l'attaque rapportera des dividendes.
Jordan et ses coéquipiers battront en finale les Lakers de Los Angeles pour remporter leur premier championnat de la NBA en 1991. MJ a attendu sept saisons pour accomplir cet exploit. Les joueurs des Bulls de Chicago imposeront dès lors leur style de jeu axé sur la vitesse. Ils gagneront à nouveau le titre en 1992 et en 1993.
Par la suite, pour des raisons personnelles (dont la mort de son père), Michael Jordan annonce sa retraite pour se consacrer au baseball. Sans l'apport de leur vedette, les Bulls ne sont plus les rois. Les Rockets de Houston deviennent dorénavant les maîtres du jeu (champions en 1994 et en 1995). Toutefois, Jordan reviendra au basket-ball à la fin de la saison 95.
Le retour du numéro 23 dans l'alignement permettra à nouveau aux Bulls de s'illustrer en remportant trois championnats de plus. Ils battent en 1996 les Supersonics de Seattle, pour ensuite priver deux fois les Jazz de l'Utah du titre lors des finales de 1997 et de 1998. Malone et Stockton s'en mordent encore les doigts. Au bout du compte, Jordan accédera au plus haut podium avec les Bulls à six reprises (de 1991 à 1993 et de 1996 à 1998).
Illustre joueur
Jordan a dominé son sport grâce à ses attributs athlétique, son talent fou et son immense désir de vaincre. Il a été nommé à cinq reprises le joueur le plus utile à son équipe de la NBA. Il a aussi été proclamé le joueur le plus utile des séries à six reprises. Son attitude était de ne jamais abandonner et cela lui a vraiment rapporté.
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