28 février 2017
Ilaria Debertolis
(info sur Ilaria Debertolis)Un coup d’œil sur l’entraînement d’une skieuse de fond
Thomas Kieller
Photo 1 – Copyright NordicFocus
Photo 2 – Copyright Pentaphoto
Avec un style explosif de skier, Ilaria fait toujours preuve de combativité lors de ses courses exaltantes de ski de fond où la compétition internationale est bel et bien relevée. D’ailleurs, elle adore se mesurait aux meilleures de sa discipline où elle en retire une grande satisfaction. Passionnée par son sport, elle excelle davantage dans le style libre. Quelle que soit la distance à franchir, la skieuse italienne montre son courage et sa détermination. Elle a atteint les marches du podium à de nombreuses reprises avec plus d’une dizaine de médailles d’or à son actif. Elle a triomphé aussi bien dans les championnats italiens que lors de courses internationales. La skieuse de fond originaire de Feltre, se trouvant tout près de la chaîne de montagnes des Dolomites, a plus souvent qu’autrement le sourire aux lèvres. Ceci se ressent dans sa joie qu’elle a pour son sport. Faisant partie d’une équipe sportive des forces policières italiennes, il se peut qu’un jour la skieuse travaillera comme policière dans son pays. Il en reste que présentement elle consacre vraiment toute son énergie dans ses courses hivernales des plus palpitantes.
L’entrevue écrite a eu lieu le 21 février 2017, quelques semaines avant la fin de la saison de ski de fond.
Entraînement d’une skieuse de fond
Thomas Kieller : Bien entendu, le cardio est un aspect important dans ton sport. Qu’est-ce que tu fais à l’entraînement afin d’améliorer ton système cardio-respiratoire?
Ilaria Debertolis : L’été est vraiment la période pour moi pour améliorer mon système cardio-respiratoire. Il y a différentes méthodes d’entraînement. Je fais beaucoup d’entraînement lent. Par exemples, je fais des heures et des heures de randonnées pédestres, je fais du vélo et aussi beaucoup d’entraînements en intervalle en rollerski ou à la course.
Thomas : Oui, en effet, j’ai lu que par les étés passés tu as participé à plusieurs compétitions de rollerski. Est-ce que c’est quelque chose que tu apprécies?
Ilaria : Oui, j’aime beaucoup les compétitions en rollerski. D’ailleurs, je préfère les courses avec beaucoup de montées, mais j’aime quand même les courses sur le plat c’est-à-dire celles qui ont moins de dénivelées.
Thomas : Lors de l’entre-saison, est-ce que tu t’entraînes beaucoup pour cette discipline? Et peux-tu facilement appliquer ce que tu en ressors à ta discipline principale qui est le ski de fond?
Ilaria : Tous les skieurs de fond se tournent vers le rollerski et ils en font beaucoup parce que c’est la méthode d’entraînement qui se rapproche le plus de notre sport. Toutefois, pour moi, le but que j’ai en m’entraînant en rollerski est toujours d’améliorer mes performances pour les compétitions que je ferais en hiver.
Thomas : Pour te préparer au ski de fond, tu fais d’autres exercices qui sollicitent ton cardio comme le vélo, la natation et la course?
Ilaria : Bien sûr et je pense qu’il s’agit des meilleures activités pour y arriver. J’adore sortir avec mon vélo et faire de la route. J’aime faire aussi de longs treks dans les Dolomites qui sont de belles montagnes en Italie. De plus, j’aime courir et j’apprécie nager dans la mer lors de mes vacances. Avec toutes ces activités, l’entraînement n’est jamais ennuyant.
Thomas : Les skieurs de fond doivent être aussi puissants pour bien performer. Est-ce que tu apprécies t’entraîner dans un gymnase?
Ilaria : Oui, je passe beaucoup de temps en salle d’entraînement où je fais des exercices de flexibilité et où je développe les muscles de mon corps. Je travaille avec des poids pour améliorer ma force. Puisque je ne suis pas la plus forte, je veux bien entendu améliorer ce point.
Thomas : Avec ton entraîneur Paolo Debertolis, qu’est-ce que tu veux vraiment améliorer que cela soit ta condition physique ou bien l’aspect technique du ski de fond?
Ilaria : Paolo est mon père et il fut mon entraîneur quand j’étais jeune, mais il ne l’est plus maintenant. Mon entraîneur actuel est Pier Luigi Costantin.
Le niveau en ski de fond s’améliore d’année en année et c’est donc important d’améliorer les deux aspects, c’est-à-dire la condition physique et la technique. L’été, je travaille aussi beaucoup sur le côté technique. Je le fais sur un glacier avec des skis et je m’entraîne aussi avec des rollerskis à d’autres endroits. Toutefois, je dois beaucoup améliorer ma technique classique et ma force.
Mise à part cela, je fais parti de l’équipe nationale italienne pour la coupe du monde. Nous sommes cinq filles et nous nous entraînons ensemble toute l’année et plus spécifiquement pendant plusieurs semaines durant les camps d’entraînement nationaux. Ce sont des pratiques importantes car nous nous poussons entre nous. De cette façon, l’entraînement est intéressant.
Thomas : Combien de courses de ski de fond fais-tu par année? Avec toutes ces compétitions combinées avec le voyagement que tu fais principalement en Europe, est-ce que c’est difficile d’être en super forme pendant toute la saison?
Ilaria : Lors d’une saison normale, je fais environ 35 courses. Bien entendu, c’est difficile de rester au top de sa forme pendant toute la saison. Toutefois, il y a des semaines où il n’y a pas de courses. Durant ces moments-là, je travaille fort en faisant beaucoup d’entraînements axé sur le cardio afin d’être au meilleur de ma forme.
Thomas : Et que fais-tu pour relaxer et pour évacuer la pression que tu as sûrement de la compétition?
Ilaria : J’aime bien relaxer à la maison avec mon copain. J’aime aussi faire du magasinage et quand c’est possible j’aime voyager un peu partout dans le monde.
Passionnée de ski de fond
Thomas : Qu’est-ce que tu apprécies tant dans ton sport et de la compétition?
Ilaria : J’adore que le ski de fond est un sport de plein d’air. C’est agréable de voir de nouveaux pays et j’ai le plaisir de le faire avec mes coéquipières. Aussi, j’aime bien me mesurer aux meilleures athlètes dans le monde.
Thomas : À vrai dire, quelle est ta discipline favorite en ski de fond?
Ilaria : Ma discipline favorite est le style libre sur n’importe quelle distance. J’aime bien aussi le classique, mais je préfère le style libre car mes résultats sont bien meilleurs avec cette technique. On le sait que le ski de fond est un sport individuel. Toutefois, faire une compétition en équipe, c’est-à-dire avec mes coéquipières c’est toujours spécial et j’apprécie cela. Nous nous fréquentons beaucoup et c’est en quelque sorte ma deuxième famille.
Thomas : Comment as-tu trouvé ta première expérience olympique à Sotchi, Russie en 2014?
Ilaria : C’était un grand plaisir et une expérience extraordinaire d’avoir fait parti des Jeux olympiques. J’en rêvais quand j’étais une enfant. La cérémonie d’ouverture fut le moment le plus excitant pour moi. C’était aussi très plaisant de vivre dans le village olympique avec les autres athlètes provenant de différents sports et pays.
Derniers mots
Thomas : Finalement, qu’est-ce qu’un spectateur peut voir lors d’une compétition de ski de fond?
Ilaria : Pour moi, les courses de ski de fond sont vraiment très engageantes et remplies d’émotion. L’atmosphère est toujours agréable et à la fois paisible. Durant les courses, il est possible de nous voir travailler fort et de voir sur nos visages la fatigue que nous ressentons. D’ailleurs, il est difficile de savoir qui va remporter la course. Il faut attendre que la ligne d’arrivée soit franchie pour connaître le résultat. En plus, le spectateur peut vraiment apprécier la nature et les beaux paysages.
Thomas : Merci Ilaria pour cette entrevue.
© Magazine Les athlètes unis