26 juin 2008

Nicklas Bäckström

(info sur Nicklas Bäckström)

Un jeune loup avec l’équipe suédoise

Thomas Kieller

Nicklas Bäckström : En attente que le jeu se développe.

Le jeune flamboyant Nicklas Bäckström ne fait qu’amorcer sa carrière professionnelle et déjà il démontre sur la glace une maturité manifeste. Combatif, tenace et discipliné, il tient à 20 ans le rôle de capitaine dans l’uniforme bleu et jaune de la suède! Après sa première campagne dans la LNH avec les Capitals de Washington, il s’est retrouvé nominé à titre de meilleure recrue lors de la saison 2007-08. Son ingéniosité et son savoir-faire sur la patinoire sont démontrés et ils se développeront sans doute davantage lors des prochaines années. Un avenir prometteur se dresse devant le jeune homme originaire de la petite ville de Gavle. Un talent certain avec un caractère de gentleman; voilà encore une autre saveur suédoise qui cette fois-ci est signée Bäckström.

L'entrevue a été réalisée le 2 mai 2008 à 12h30 dans la salle de conférence de presse du Colisée Pepsi à Québec, Canada, un des deux arénas où se tenait le championnat mondial de hockey 2008.

Prélude – Après un entraînement matinal en vue de peaufiner le jeu de l’équipe suédoise, Nicklas vient répondre sans retenu aux multiples questions des journalistes. Puis, toujours aussi détendu, il s’entretient avec moi sur la préparation de son équipe.

Liste des joueurs indisponibles

Thomas Kieller : Plusieurs joueurs importants de la Suède sont indisponibles pour le championnat mondial de hockey 2008 à Québec à cause de blessures ou certains joueurs jouent actuellement dans les séries éliminatoires de LNH… Les cinq meilleurs marqueurs suédois dans la LNH : Zetteberg, Alfredsson, Sundin et les deux frères Sedin sont indisponibles ou ont décliné l'invitation. Nous pouvons ajouter d’autres grands noms suédois à cette liste : Lidström, Huselius et Näslund. Quelle est l’atmosphère dans le vestiaire de la Suède?

Nicklas Bäckström : Malgré le fait que beaucoup de gars ne sont pas ici, nous avons une bonne ambiance car tout le monde est excité en ce moment. En effet, plusieurs joueurs ont dû dire non, mais tout le monde veut être sur la glace et jouer du bon hockey. Il faut donc espérer que quelque chose de bien sortira de cette situation même si elle ne semble pas être à notre avantage. La Suède a une bien bonne ligue d’élite et il est sûr que nous voulons gagner.

Thomas : Les dix dernières années, la Suède a toujours été un prétendent au titre lors des championnats du monde de hockey. À Riga en 2006, la Suède a remporté l’or. L’année dernière en Russie, votre équipe a fini quatrième. Cette année, en 2008, est-ce que l’objectif est l’or considérant la situation?

Nicklas : C’est difficile de dire si nous allons pour l’or présentement. Nous devons prendre un pas à la fois et nous commencerons par le premier match. Notre premier objectif est de se qualifier pour la ronde éliminatoire et si nous y parvenons tout peut arriver. Nous devons tout simplement se concentrer sur ce qui se passe maintenant et avoir en tête que nous nous rendons en quart-de-finale et après on verra ce qui arrivera.

Thomas : En Suède, est-ce que les fans de hockey sont très demandant concernant l’équipe?

Nicklas (sourit) : Oui, je le crois. Plusieurs personnes peuvent penser qu’il n’y a pas beaucoup de joueurs de la LNH dans notre formation pour ce championnat mondial… Toutefois, le hockey est un sport très populaire en Suède. Donc, les gens qui adorent ce sport vont nous regarder quand même avec passion.

Thomas : Nous pouvons voir présentement que sur papier l’équipe canadienne est remplie de bons joueurs de la LNH. La Russie a un arsenal offensif qui peut écraser n’importe quelle équipe. Sur quels aspects l’équipe suédoise se reposera-t-elle pour vaincre les meilleures équipes?

Nicklas : La Suède a une formation qui se tient ensemble. Nous avons beaucoup d’habilité et nous jouons un jeu basé sur la vitesse. Ici, sur les plus petites patinoires, nous devons être plus physique. Si nous pouvons y arriver, cela pourrait être une de nos forces. Aussi, si nous pouvons envoyer la rondelle en fond de territoire et forcer les unités défensives adverses, nous pouvons avoir un avantage.

Thomas : Est-ce que tu connais bien tes coéquipiers dans le vestiaire? À vrai dire, est-ce que les joueurs de l’équipe de la Suède se connaissent afin de bien jouer collectivement?

Nicklas : Je connais tout le monde dans le vestiaire et en général, oui tout le monde se connaît car nous jouons ou avons déjà joué dans la ligue d’élite suédoise. En effet, il est bon de connaître les gars et leur style de jeu, parce que nous serons plus confortables ensemble sur la glace afin d’exécuter ce que nous devons faire.

Thomas : Est-ce que Bengt-Ake Gustafsson, l’entraîneur de la Suède, a envoyé un message clair que vous allez devoir vous battre jusqu’à la fin pour remporter les grands honneurs?

Nicklas : Oui, le message a été envoyé. Si nous parvenons à la ronde éliminatoire, c’est certain que notre objectif est l’or. Bengt-Ake Gustafsson est un coach qui a bien du jugement. Il a joué avant et il sait ce qui doit être fait pour arriver à des hauts niveaux de performance. Il sait comment regrouper une équipe et il nous aidera à atteindre notre objectif final.

Thomas : Combien de jours l’équipe suédoise a eu pour se préparer pour le tournoi?

Nicklas : Notre équipe est arrivé à Québec il y a seulement quelques jours. Nous n’avons pu que pratiquer qu’à deux occasions, mais nous étions avant à Portland, Etats-Unis où nous avons pratiqué. Nous avons beaucoup patiné et pratiqué en Suède. Donc, nous avons eu beaucoup de séances d’entraînement avant et nous avons eu l’opportunité de jouer ensemble. Je peux aussi ajouter que bien des joueurs ont déjà joué ensemble.

Thomas : Nous savons que la Suède entre dans ce tournoi avec 11 attaquants de la ligue d’élite suédoise sur son alignement. Sur quoi vous vous êtes concentrés durant les entraînements?

Nicklas : Je pense qu’avant tout nous devons nous adapter à la plus petite surface de jeu parce que c’est différent des glaces européennes. Nous devons nous y habituer et changer un peu notre système de jeu en zone défensive et à l’attaque aussi. Nous pratiquons surtout sur ces aspects.

Nominé à titre de recrue de l’année et la fierté de jouer pour la Suède

Thomas : Au moins, la Suède a un des nominés pour le trophée Calder. Tu es l’un des trois finalistes pour la recrue de l’année de la LNH avec deux joueurs des Blackhawks de Chicago : Patrick Kane et Jonathan Toews. Es-tu fière de cette nomination? Je suppose que tu le seras davantage si tu gagnes!

Nicklas : Oh oui, je suis vraiment fier de cette nomination. C’est tout simplement un honneur des plus agréables. Ces gars, Patrick Kane et Jonathan Toews, ont eu une excellente saison. Il y a beaucoup de jeunes joueurs qui ont bien fait l’année dernière et je pense que c’est bon pour le futur de la ligue. Je pense à Peter Mueller, Sam Gagner et Andrew Cogliano. Donc, je suis fier d’être nominé et de me retrouver sur cette liste.

Thomas : D’ailleurs, est-ce un honneur de se joindre encore à l’équipe de Suède?

Nicklas : À toutes les fois que j’enfile l’uniforme de mon pays, je suis fier. Je me sens bien quand je joue pour la Suède. Il n’y a rien de tel. Oui, je dois dire que je sens un réel engouement quand je porte ce chandail.

Thomas : Est-ce que tu prévoyais il y a quatre ans que tu aurais le plaisir de jouer avec l’équipe suédoise?

Nicklas : Non, c’était un rêve qui se réalisait. Maintenant, j’en suis à mes troisièmes championnats mondiaux de hockey. Quand c’était ma première participation, j’étais vraiment surpris. J’étais tout simplement content de jouer au hockey. Donc imagine, c’est un bonus pour moi de me joindre à la formation suédoise. Je pense qu’il est bon dès fois de ne pas trop avoir d’attentes.

Thomas : Tu commences à avoir de l’expérience internationale (six matchs lors du championnat mondial de hockey junior en 2006, quatre matchs lors du championnat mondial de hockey en 2006 et neuf autres matchs lors de l’édition de 2007). Quelles sont tes motivations pour jouer avec la Suède?

Nicklas : Il y a toujours des motivations pour jouer pour la Suède. Premièrement, nous avons une bonne équipe, donc, c’est amusant de jouer ici tout en conversant avec tes coéquipiers dans ta langue maternelle. Si je retourne en arrière, chaque championnat mondial de hockey où j’ai joué a été agréable. Je peux aussi ajouter qu’il y a vraiment de bons joueurs de hockey à ce tournoi et j’apprécie avoir l’opportunité de jouer contre les meilleurs. Donc, je suis tout simplement ravi d’être ici.

Thomas : Le championnat mondial de hockey est-ce différent de la LNH?

Nicklas : Non, parce que je ne joue qu’au hockey. À vrai dire, permets-moi de clarifier ma réponse. Il est vrai que dans LNH c’est parfois plus difficile, car tu dois jouer des matchs deux jours d’affilés. Je pense que cela n’arrive pas dans le championnat mondial. Ici au Canada, nous jouons sur des patinoires plus petites comme c’est le cas dans LNH. Pour ma part, je trouve plaisant de jouer sur une plus grande surface, comme c’est le cas en Europe.

Thomas : Finalement, nous pouvons nous attendre que la Suède va se battre comme d’habitude jusqu’à la fin dans le but d’accrocher l’or et pourrais-tu me dire pourquoi un spectateur devrait voir un match de la Suède?

Nicklas : Nous sommes bien contents d’être ici. Nous sommes venus à ce tournoi pour donner ce que nous avons de meilleur et pour jouer du bon hockey. Nous allons nous battre et je sais que les joueurs de la Suède vont se tenir ensemble durant les quinze jours. Je pense que la Suède a d’excellentes habilités, nous pouvons passer la rondelle allégrement et nous avons un style de jeu plaisant à regarder. Je garantie que nous surprendrons beaucoup de personnes!